Le 16 janvier 2023, un incendie majeur a ravagé trois cellules d’un entrepôt logistique à Grand-Couronne (Seine-Maritime), loué par la société Bolloré Logistics. Cet événement a mis en lumière les risques spécifiques associés au stockage des batteries lithium-métal-polymère (LMP). Le Bureau d’enquêtes et d’analyses sur les risques industriels (BEA-RI) a rendu public en avril 2025 un rapport d’enquête très détaillé, avec des enseignements utiles pour tous les professionnels de la protection incendie, comme EXTINCTOR, qui intervient notamment dans les principales villes de l’Allier, du Puy-de-Dôme, de la Nièvre, du Cher, de la Saône-et-Loire, de l’Ain, de la Loire, de la Creuse, du Cantal et de la Haute-Loire.

1. L’incendie : chronologie et ampleur

L’incendie s’est déclaré dans une cellule de 5 900 m², sur un site comportant quatre cellules. La cellule 1 était occupée par Bolloré Logistics, qui y entreposait 892 tonnes de batteries LMP conditionnées dans des caisses en bois. Le feu, long et intense, a nécessité l’intervention de 150 pompiers et plus de 80 engins pendant deux jours. Les cellules 2 et 3 ont été atteintes à leur tour, tandis que la cellule 4 a été préservée. Ce sinistre s’inscrit dans un contexte sensible, à proximité du site Lubrizol à Rouen, ravagé par un incendie en 2019.

2. Le système de protection incendie : un sprinklage inadapté

Le bâtiment était équipé d’un système de sprinklage automatique ESFR (Early Suppression Fast Response), conforme à la norme NFPA 13. Toutefois, ce système avait été dimensionné pour des marchandises plastiques non expansées, sans tenir compte de la spécificité des batteries LMP. Contrairement à la cellule 2 (stockage de pneumatiques, adaptée en 2020), aucune adaptation n’avait été réalisée pour la cellule 1. Le propriétaire n’avait pas été informé de la nature du stockage par le locataire, ni par le fabricant des modules.

Dans les zones d’intervention d’EXTINCTOR (Vichy, Moulins, Montluçon, Roanne, Nevers, Saint-Étienne, Clermont-Ferrand…), de nombreux entrepôts logistiques peuvent aujourd’hui présenter ce type de configuration. La vigilance sur la compatibilité entre la nature du stockage et les installations fixes de protection incendie est donc essentielle.

3. Origine de l’incendie : l’emballement thermique

L’enquête a permis d’exclure toute malveillance ou cause externe. Le BEA-RI privilégie comme hypothèse l’emballement thermique d’un module de batterie LMP. Une fois déclenché, cet emballement provoque une montée en température fulgurante (jusqu’à 1600 °C en quelques secondes), générant une forte émission de fumées, de flammes, de jets incandescents et de résidus métalliques en fusion. Ces caractéristiques rapprochent le feu de celui des métaux, bien plus violents que les feux classiques d’hydrocarbures.

Des tests réalisés par l’Ineris (Institut national de l’environnement industriel et des risques) ont confirmé qu’un seul module défaillant suffit à provoquer l’incendie généralisé de la cellule. L’absence de compartimentation interne dans les modules LMP favorise une propagation rapide.

4. Spécificités des batteries LMP

Contrairement aux batteries lithium-ion classiques, les batteries LMP n’utilisent pas d’électrolyte liquide à température ambiante. Ce point est généralement perçu comme un avantage en termes de sécurité. Cependant, le BEA-RI souligne que l’absence de séparation entre cellules rend les modules LMP particulièrement vulnérables à une propagation thermique incontrôlée. En cas d’emballement, les réactions sont brutales et difficilement maîtrisables.

Des éléments défaillants provenant de véhicules électriques (bus, voitures) pourraient également avoir été entreposés dans cette cellule, ce qui a pu accroître les risques.

Dans des territoires industriels comme ceux d’intervention d’EXTINCTOR (Nevers, Montluçon, Thiers, Le Creusot, etc.), où la transition énergétique pousse au développement du stockage d’énergie, ces informations sont capitales pour concevoir des protections efficaces.

5. Limites du système de sprinklage et du stockage

Le système de sprinklage, dimensionné pour un feu standard, n’a pas été en mesure de maîtriser l’incendie. L’agencement des racks, le conditionnement des modules et la densité du stockage ont joué un rôle aggravant. L’entrepôt avait connu une augmentation rapide du volume de batteries entreposées, sans redimensionnement du dispositif de sécurité.

Les tests de l’Ineris ont permis d’évaluer l’efficacité de l’eau pour contenir certains effets thermiques, mais ils ont également montré que l’interaction entre l’eau et le métal en fusion produit des gaz dangereux (acétylène, phosphine, dihydrogène). Ces émanations compliquent les opérations d’extinction et exposent les pompiers à des risques accrus.

6. Enseignements clés pour les professionnels de la sécurité incendie

À la lumière de ce sinistre, le BEA-RI a formulé six grands enseignements de sécurité et dix recommandations adressées au fabricant de batteries, à l’exploitant et aux autorités :

a. Identifier la nature exacte des marchandises stockées

Les exploitants doivent déclarer précisément les caractéristiques des marchandises, notamment lorsqu’il s’agit de matières à cinétique rapide comme les batteries. EXTINCTOR accompagne ses clients dans l’analyse de risque et l’actualisation des déclarations réglementaires.

b. Adapter les dispositifs de sécurité

Les systèmes d’extinction doivent être spécifiquement conçus pour la nature des produits stockés. Dans le cas des batteries, un sprinklage classique est inefficace sans adaptation. EXTINCTOR propose des solutions adaptées, telles que des détecteurs de montée rapide de température ou des dispositifs à brouillard d’eau haute pression.

c. Maîtriser la densité de stockage

La quantité de batteries entreposées joue un rôle déterminant dans la gravité de l’incendie. EXTINCTOR recommande des seuils maximaux par zone, ainsi que des plans de séparation pour limiter la propagation d’un éventuel départ de feu.

d. Assurer une traçabilité des produits

La présence d’éléments défaillants ou usagés, potentiellement instables, doit être encadrée. Le manque de traçabilité peut nuire à l’évaluation des risques.

e. Former les intervenants

Les effets thermiques intenses et la production de gaz toxiques ou inflammables imposent une formation spécifique des pompiers et équipes de première intervention. EXTINCTOR organise régulièrement des sessions de formation en entreprise dans les zones de Vichy, Riom, Saint-Étienne, Nevers, Le Puy-en-Velay…

f. Prévoir des dispositifs post-accidentels

La gestion des eaux d’extinction et des déchets après un incendie de ce type est complexe. Des installations de confinement, des équipements de protection individuelle adaptés et une surveillance environnementale renforcée sont indispensables.

7. Recommandations spécifiques du BEA-RI

Le rapport du BEA-RI conclut avec des recommandations pratiques :

Repenser la conception des modules de batteries pour éviter la propagation thermique. Mettre au point des systèmes d’extinction adaptés à ce type de feu. Améliorer la communication entre locataires et propriétaires sur la nature des produits stockés. Renforcer les obligations de déclaration auprès des autorités pour les entrepôts stockant des batteries.

EXTINCTOR, acteur engagé dans la prévention des risques industriels, encourage l’ensemble de ses clients à prendre en compte ces nouvelles données pour la conception ou la rénovation de leurs installations.

Conclusion : Une vigilance accrue pour les installations de stockage d’énergie

L’incendie de Grand-Couronne est un révélateur puissant des défis posés par la transition énergétique. Le stockage de batteries lithium, qu’il s’agisse de LMP, Li-ion ou d’autres technologies, représente un nouveau paradigme de la gestion des risques incendie. La rapidité de l’emballement thermique, la violence des feux de métaux et la toxicité des émissions exigent des solutions de sécurité innovantes et spécialisées.

EXTINCTOR, en tant qu’expert régional de la protection incendie dans les principales villes des départements 01, 03, 18, 23, 36, 42, 43, 58, 63, 71, est prêt à accompagner ses clients face à ces enjeux avec des prestations sur mesure, des équipements de dernière génération, des conseils réglementaires et des formations ciblées.

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